Pleine Lune en gémeaux du 27 novembre 2023
Pleine Lune en Gémeaux du 27 Novembre 2023
Je traine à écrire depuis quelques jours à propos de cette Pleine Lune… Par quel bout la prendre, ma pensée part dans tous les sens, je m’engage dans une direction et puis dans l’autre, parfois confuse, perdue et découragée, j’ai juste envie de faire silence. Effets déjà ressentis d’une Lune frétillante et hautement stimulée en Gémeaux ?
Hé oui, si vous connaissez des personnes dont la carte est fortement colorée par ce signe (Soleil, Lune, Ascendant, Planètes aspectées, Lune Noire..), vous constaterez très certainement leur rapidité d’esprit, leur intelligence raffinée, leur capacité à surfer sur un sujet puis sur un autre… Peut-être avez-vous remarqué que parfois ils s’épuisent tellement ils s’agitent dans tous les sens ou à trop chercher du sens à tout… Aériens, ils aiment bouger, les Gémeaux sont associés aux poumons, ça doit respirer.
Alors La Lune qui se fait ronde aujourd’hui, déjà si nomade dans son tempérament, peut se sentir comme un papillon tourmenté par la variété des fleurs qui s’offrent à elle, autrement dit à tous les projets, toutes les promesses qui éveillent tellement de curiosité et de joie enfantine…
Mais voilà que notre cher Saturne, vous commencez à le connaître, le vieux sage associé à l’Hermite dans le Tarot de Marseille- fait un aspect de carré (aspect de tension) avec la Pleine Lune dans le signe si joyeux des Gémeaux.
Pour faire simple, il y a comme une sensibilité tourbillonnante, peut-être exaltante et puis il y a Saturne, ce vieux rabat-joie, qui rappelle à la Lune que « le facteur temps » fait partie de ce monde, qu’elle ferait peut-être mieux de se calmer un peu, de se poser, de regarder toutes les facettes de la réalité afin de retrouver sa voie, sa direction. D’autant plus que Mercure est en carré avec Neptune. Mercure le mental, en tension avec Neptune, la grande nébuleuse… Il y a un risque d’être perdu, de nager dans une confusion ou de se faire flouer. Quoi qu’il en soit, on peut nager dans la brume, à moins que l'on n'attrape l'échelle de l'intuition …
Pour couronner le tout, Mars conjoint au Soleil fait face à la Lune. Rappelez-vous, Icare, qui avec son enthousiasme juvénile, voulait atteindre le Soleil. Ses ailes étaient réalisées par son père avec une fine pointe de cire. S’approchant trop près du soleil, la cire a fondu et il a chuté dans l’eau profonde ! Luc Bigé dit qu’il aurait dû se construire ses ailes de chair, pas celle du père, ses propres ailes à lui, celles qui se construisent par une expérience propre, une expérience vécue. S’approcher du Soleil, c’est aussi quitter la terre et voler très haut au-dessus de l’eau, c’est peut-être en quelque sorte, fuir les émotions qui font notre humanité, et trop près du soleil, on risque de s'assécher le coeur.
Aussi, avant de vouloir s’enfuir de son labyrinthe, n’aurait-il pas été sage de regarder le minotaure en face ? Regarder sa blessure profonde. Dans tous les mythes, il y a toujours un monstre.. Monstre= montrer… Le lion de Némée, l’hydre de l’Herne, la Chimère, la Gorgone, tous ces monstres que nous portons en nous- quand ils sont vus sans ciller- portent la promesse de la métamorphose et de la liberté. Quand Persée coupe la tête à Méduse, il en sort Pégase, le cheval ailé…
Alors peut-être que l’invitation de ces énergies du moment, c’est tout simplement de sentir ce qui nous agite à l’intérieur, sentir la frénésie, sentir ce qui veut s’élever si haut vers le soleil et sans réfréner ce qui est si beau de nos élans, de nos rêves, de nos projets- plutôt que de les assécher par une passion froide- les enrober de notre sensibilité la plus profonde, de ce qui fait de nous des humains. Nous sommes des anges un peu boiteux parfois, des anges qui se perdent dans les labyrinthes de leurs pensées. C’est souvent là que se cachent les monstres, les monstres qui une fois vus s’envolent comme Pégase…
Pégase est né de la métamorphose, de l’honnêteté avec soi-même. Icare s’envole mais il est encore immature, il est naïf en quelque sorte. En analogie, je pense aussi à tous ces mouvements spirituels qui font miroiter un paradis perdu… Faut-il voler si haut et si loin de la terre ferme ? Certaines voies ne manquent-elles pas de chair et de cœur ? Et nous, ne sommes-nous pas parfois des « Icare » aveuglés par des lumières froides ? Toutes ces questions peuvent être posées… Entre ciel et terre, il y a certainement des clairières où il fait bon vivre…
Pas besoin de voler si haut pour atteindre ses rêves, les rêves sont en nous dit la chanson… Dans la beauté, dans l’art, dans le toucher des sens, dans tout ce qui est habité de présence et de cœur.
Je terminerai par cette citation de Christiane Singer : « La vie n'a pas de sens, ni sens interdit, ni sens obligatoire. Et si elle n'a pas de sens, c'est qu'elle va dans tous les sens et déborde de sens, inonde tout. Elle fait mal aussi longtemps qu'on veut lui imposer un sens, la tordre dans une direction ou dans une autre. Si elle n'a pas de sens, c'est qu'elle est le sens. » Christiane Singer
Avec vous donc, dans le plaisir sensuel de sentir vos pieds sur la terre ferme, les yeux rivés vers les étoiles !
Catherine